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30/01/2009

_The MUP encyclopaedia of Australian science fiction & fantasy_

The MUP encyclopaedia of Australian science fiction & fantasy (notez que MUP = Melbourne University Press) : Paul COLLINS (éditeur principal) : Melbourne University Press : 1998 : 0-522-84802-8 : 188 pages (logiquement pas d'index) : prix (neuf) une grosse vingtaine d'Euros pour un TP grand format (PUB : mon exemplaire en double en vente ici : http://www.priceminister.com/offer/buy/55136409/Collins-P...).

The MUP encyclopedia of Australian SF&F.jpg

Comme son nom l'indique, il s'agit d'une encyclopédie de la SFF Australienne qui traite des auteurs natifs ou immigrés en Australie ou de ceux qui ont rédigés des oeuvres de SFF alors qu'ils séjournaient dans le pays d'une façon prolongée.

Le format est décalqué sur celui du Clute & Nicholls, avec une grande majorité d'entrées par auteur (et par pseudo avec lien vers l'entrée principale) et quelques (moins d'une vingtaine) entrées thématiques (magazines, prix, télévision, fandom...).

Pour être franc, la comparaison qui se fait naturellement avec le C&N tourne rapidement à l'avantage de ce dernier (mais c'est un monument difficilement surpassable).

En effet, cette encyclopédie, même si l'initiative est louable, souffre d'un certain nombre de défauts :

- Une recherche parfois insuffisante : une partie non négligeable des entrées n'apportent aucune information biographique sur l'auteur en question, si ce n'est une liste d'ouvrages ou de textes. Il est donc parfois impossible de 'placer' tel ou tel écrivain.

- Une bibliographie collée à la fin des articles qui (contrairement au C&N) se veut exhaustive puisque comprenant romans et nouvelles + toutes les éditions + toutes les traductions. Le problème n'est pas la qualité de ces données (les VF sont d'ailleurs mentionnées) qui me semble correcte, mais leur présentation sous forme de plusieurs colonnes successives très denses où les textes sont classés par ordre chronologique sans aucun retour à ligne entre eux et sans moyen d'accéder à un texte précis sans en connaître la date de première parution, si ce n'est de se taper parfois plusieurs pages.

- Du coup (peut-être), la partie analyse de l'auteur est réduite à la portion congrue. Pour un auteur donné, on sait souvent qu'il/elle est né(e) à Ploucville dans le Victoria est qu'il/elle est orthodontiste pour kangourous, mais les carrières littéraires (thèmes favoris, développement personnel, courants dans lesquels ils ont écrit...) sont très (trop) brièvement traitées. On en arrive au paradoxe de l'entrée concernant A. B. Chandler (un des plus importants auteurs de la SF Australienne) où on a une grosse demi-page de commentaires critiques sur l'auteur et plus de deux pages de bibliographie. Idem pour Egan avec une demi-page de texte et une page et demie de bibliographie détaillée (elle cite même les DLM). On n'en apprend que finalement assez peu sur ces auteurs et leur place dans la SF, australienne ou mondiale, ce qui est dommage pour une encyclopédie.

The rim of space (Ace Double F-133).jpg


- Ce manque d'analyse et de recul vaut aussi pour les trop rares articles généraux qui ne permettent pas forcément de se faire une idée nette de l'évolution globale du genre dans le pays et d'y positionner les divers intervenants. Par contre il y a un article sur les librairies SF avec les adresses, chose assez surprenante et dont l'utilité au fil du temps est à démontrer.

- Sans doute pour des raisons de volume (la SF adulte australienne étant assez numériquement peu importante), une (trop) large partie est faite aux ouvrages pour la jeunesse genre Oui-oui et les koalas de l'espace (sic). Le manque d'analyse que j'évoquais plus haut fait que l'on
ne sait pas si cette sur-représentation est une particularité australienne où si c'est un manque de matériau.

C'est donc un ouvrage que je recommanderais à des fanas de la bibliographie (mais pas de l'ISBN, jamais mentionné) ou à des complétistes qui ont besoin de sources ultra-précises sur des pans obscurs de la SFF, mais que je déconseillerais à des personnes qui voudraient découvrir un panorama de la SFF locale. Pour ces derniers, Strange constellations est un ouvrage largement supérieur.

Strange constellations.jpg


Note GHOR : 2 étoiles (pour les bibliographies exhaustives et la quantité de travail)

26/01/2009

_Masters of science fiction # 1_

Masters of science fiction # 1 : Brian STABLEFORD : Borgo Press (Milford series No 32) : 1981 : ISBN 0-89370-247-1 : 64 pages (pas d'index comme d'habitude) : une dizaine d'Euros pour un TP.

Masters of science fiction.jpg

Cet ouvrage est un recueil d'essais sur cinq écrivains (dont un couple) : Hamilton/Brackett, Malzberg, Vonnegut, Silverberg, Reynolds (Mack). Chaque texte fait environ une dizaine de pages. Temporellement, ces essais datent de la fin des années 70 et sont souvent parus dans des revues d'étude sur la SF (Foundation).

C'est, comme souvent chez Stableford, des textes qui maîtrisent bien leur sujet et qui, pour certains auteurs (Reynolds, Malzberg) sont parmi les rares (les seuls ?) analyses existantes un tant soit peu fouillées. Pour un écrivain comme Silverberg, on est logiquement plus dans le survol à très haute altitude que dans l'hyper-detaillé.

Lagrange five (Bantam 1979).jpg

On regrettera évidemment la brièveté des articles ainsi que l'absence de toute bibliographie (et d'index). La faible production ultérieure (par rapport à la date du livre de Stableford) de certains de ces auteurs garde quand même une certaine pertinence à cet ouvrage makgré son âge certain.

Il est à noter que ces cinq essais se retrouvent à l'identique dans Outside the human aquarium du même auteur chez le même éditeur. Ce dernier livre est d'ailleurs (très) discrètement présenté comme la deuxième édition augmentée de ce volume. Du coup, hormis collectionnite aigüe, il n'est donc pas utile de chercher à se procurer les deux volumes.

Outside the human aquarium.jpg

Un ouvrage à posséder principalement pour les textes sur les auteurs peu étudiés.

Note GHOR : 2 étoiles

23/01/2009

_To seek out new worlds : Exploring links between science fiction and world politics_

To seek out new worlds : Exploring links between science fiction and world politics  : Jutta WELDES (editor) : Palgrave McMillan : 2003 : ISBN-10 1-4039-6058-5 : 230 pages (y compris index -noms propres et thématique- et notices bibliographiques) : une grosse dizaine d'Euros pour un TP.

To seek out new worlds.jpg


Cet ouvrage est un recueil d'essais rassemblés par Jutta WELDES (elle signe d'ailleurs le premier) sur le thème de la rencontre entre les International Relations (IR en abrégé, diplomatie en VF) et la SF. Cette interaction est une chose qui est assez régulièrement étudiée aux USA, à tel point qu'il existe même une anthologie commentée qui s'appelle International relations through SF  (New Viewpoints 1978).

International relations through SF (NV 1978).jpg

La possibilité d'un tel lien est due au fait que les "clients" des deux systèmes sont les mêmes (les citoyens US) et qu'ils se nourrissent un peu l'une de l'autre, la SF offrant un terrain de simulation vierge et la diplomatie utilisant parfois des métaphores SF pour se justifier.

Le livre est organisé en neuf essais d'une longueur assez homogène (une vingtaine de pages chacun) qui traitent des sujets suivants :
- Une introduction globale au projet (Weldes).
- La diplomatie dans Star Trek et ses parallèles avec la diplomatie US réelle (Neumann).
- Les problèmes de communication posés par les situations de "first contact" dans Star Trek : The next generation (Inayatullah).
- Le concept de l'alien dans trois films dont deux de SF (Blade runner, Chute libre et Matrix) (Lipschutz).
- La souveraineté et l'espace social dans Buffy (et ses spin-offs) (Molloy).
- Une étude de Stalker  (le film) sous l'angle de la loi et de la souveraineté (Hozic).
- Une analyse de l'évolution de la réprésentation des Borgs (dans STTNG) passant du statut de collectif étranger et menaçant à une simple dictature à abattre (Jackson & Nexon).
- Le problème de la représentation de l'autre au travers de Star Trek, Starship troopers (le film ici aussi) et Chroniques martiennes (Whitehall).
- Les utopies féministes (Crawford).

La lecture de la liste des sujets permet de voir qu'il s'agit d'un ouvrage qui se concentre d'une façon quasi-exclusive sur la SF portée à l'écran (petit ou grand). Du coup, ma modeste connaissance de Star Trek (je n'ai vu que trois long-métrages et une partie des épisodes de la série TV originelle) m'a peut-être empéché de saisir tout le sel des démonstrations. En effet, la plus grande partie des analyses et des exemples (largement plus de 50%) lui est consacrée, certainement à cause de son côté populaire et emblématique de la SF dans l'esprit du grand public.

Malgré cette ignorance de ma part, les essais sont intéressants à lire et l'éclairage fourni sur la politique diplomatique US tant dans sa philosophie que son exécution est le bienvenu. Il est frappant de voir comment la sphère de l'imaginaire peut souvent prédater/influencer/être utilisée par les discours officiels dans le domaine de la diplomatie US, un constat similaire ayant aussi pu être fait pour les questions de défense nationale par Franklin. Il y a aussi des petits bouts bien sympathiques comme une évaluation négative (mais assez juste AMHA) de la baudruche Matrix.

War stars.jpg

Ce sont donc des textes d'un bon niveau général à l'exception de 1) l'avant dernier pour cause de jargon envahissant et d'un abus de Kant & Heidegger et 2) le dernier essai, couplet obligé dans tout ouvrage universitaire sur la SF, dont le traitement des utopies féministes manque singulièrement d'originalité (et encore une couche de Russ, Le Guin, Piercy, Sargent, Gilman...) et surtout d'un quelconque lien avec la diplomatie.

Un ouvrage plus agréable que je ne l'aurais cru de prime abord, mais qui sera certainement encore plus apprécié par un trekkie confirmé.

Note GHOR : 2 étoiles

22/01/2009

_Science fiction voices # 5_

Science fiction voices # 5 : Darrell SCHWEITZER : Borgo Press (Milford series No 35) : 1981 : ISBN 0-89370-251-X : 64 pages (pas d'index comme d'habitude) : une dizaine d'Euros pour un TP (à noter qu'il existe donc 4 volumes précédents dans cette série).

Science fiction voices 5.jpg

Il s'agit d'un recueil d'interviews de 8 auteurs (dont un couple) : Asimov, Brackett, Carter, Del Rey, Hamilton, Long, Simak, Tucker & Williamson. Ces interviews sont des textes assez courts (atteignant parfois à peine 5 pages) qui sont précedemment parues dans divers supports fanzinesques (Algol, Squonk...) dans la deuxième moitié des années 1970. C'est donc un ouvrage dont l'intérêt est essentiellement historique. En effet, il nous fournit indirectement une fenêtre sur l'état de la SF dans ces années là.

En terme de construction, les questions posées aux auteurs ne sont pas standardisées. Du coup, l'ensemble se révèle être assez brouillon, et donne une impression plus proche de celle d'une conversation à bâtons rompus que de d'un interrogatoire en profondeur ou d'une analyse fouillée d'une oeuvre ou d'un parcours.

On notera tout de même la présence dans cet ouvrage de la dernière interview donnée par Edmond Hamilton (faite 4 mois avant sa mort) et les conversations avec des auteurs s'étant plutôt rarement prêtés à cet exercice (Long, Carter, Tucker) qui donnent sa plus-value à cet ouvrage.

Note GHOR : 2 étoiles

14/01/2009

_Fights of fancy : Armed conflicts in science fiction and fantasy_

Fights of fancy : Armed conflicts in science fiction and fantasy : George SLUSSER & Eric S. RABKIN : University of Georgia Press : 1993 : ISBN-10 0-8203-1533-8 : 223 pages (y compris index global et parfois notices bibliographiques) : une grosse dizaine d'Euros pour un TP.

Fights of fancy.jpg

Ce volume rassemble 15 essais parmi ceux qui ont été présentés lors de la 10ème conférence J. Lloyd Eaton, en 1988. Ils répondaient à la question de savoir si les conflits armés étaient toujours un aspect central de la SF&F.

Le résultat de ces cogitations se présente donc sous la forme de ces quinze essais, d'une longueur assez homogène (entre 10 et 20 pages) souvent dus aux plumes des habitués de l'exercice (le petit groupe des académiques proches de la SF).

Sont donc abordés les thèmes suivants :
- Réimaginer la guerre (Rabkin)
- La sémantique du conflit (Bretnor)
- Les schémas linguistiques comparés dans les discours des héros et des méchants (Westfahl)
- Les textes de Osip Senkovsky, auteur russe du XIXème (Pedrotti)
- Le désir de la première GM dans la fiction (Davies)
- Le guerre chez Wells (Turner)
- La guerre des sexes (Arbur)
- La guerre du Viet-Nam vue par l'auteur (Haldeman)
- La BD de Druillet La nuit (Radisich)
- Le cinéma post-apo (Fitting)
- Le roman de Delany Dahlgren (Clayton)
- Le champignon atomique comme image divine (Dalrymple)
- Les agendas cachés des créateurs de récits de fin du monde (Bartter)
- L'opposition entre monde occidental et tiers-monde dans certains films (Slusser)
- Le personnage du solitaire dans les films SF (Landon)

Vietnam and other alien worlds (NESFA 1993).jpg

Comme on le voit à la lecture des sujets traités, le thème de la conférence (le conflit armé) n'a pas forcément inspiré les auteurs. C'est fréquemment le cas dans ce type d'ouvrage où, peut-être par manque de matériel utilisable, les essais présentés n'ont parfois qu'un rapport très lointain avec la thématique choisie.

En gros, seule une grosse moitié des essais ont un rapport avec le conflit (armé) dans la littérature SF&F. Les textes sur Druillet, Delany ou Senkovsky ont d'ailleurs recours à des jolies contorsions pour justifier leur place (généralement pas référence à une vague guerre qui précèderait ou entourerait le récit), d'autres comme le Slusser (un des co-éditeurs) sur Rambo et Bruce Lee se dispense même souvent de justification. Le sommet est certainement le texte de Westfahl qui compare statistiquement la structure syntaxique des dialogues prononcés par les catégories de personnages (gentils et méchants). L'autobiographie de Haldeman parle certes de guerre mais n'est pas non plus vraiment pertinente. Le lien entre ce que l'auteur a vécu et ses oeuvres n'est fait qu'à la fin et simplement pour la forme.

Il ne faudrait pas penser que ces textes hors-sujet sont les moins intéressants. Par exemple, le Westfahl est probablement (avec le Bartter) le meilleur du lot. Partant d'une base strictement factuelle (nombre de mots, lisibilité, assertivité...), il en tire des conclusions à la fois évidentes mais surprenantes quand on les lit (le méchant est éduqué, le héros non) qui donnent vraiment envie que Westfahl creuse le sujet avec, par exemple, un échantillonage de textes plus important.

Certains textes sont d'un niveau moins élevé, soit par idéologie envahissante (Arbur), soit à cause d'un sujet peu passionnant (la SF russe non-traduite en anglais de 1833) soit à cause de contraintes techniques, comme le texte sur Druillet qui pâtit de la difficulté d'analyser une BD sans en montrer une seule image (en tout cas le sujet est original pour un ouvrage US).

Un ouvrage qui offre un peu de tout, comme c'est souvent le cas, avec un bon niveau même si le contrat de base (analyser les rapports entre le genre et la guerre) n'est pas vraiment rempli.

Note GHOR : 2 étoiles